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Une greffe de poumon est une intervention chirurgicale qui consiste à remplacer un poumon malade ou défaillant par un poumon sain d’un donneur.
D’après les données collectées par l’Organ Procurement and Transplantation Network, plus de 23 815 greffes de poumon ont été effectuées aux États-Unis depuis 2008. La majorité de ces interventions concernaient des patients ayant entre 50 et 64 ans.
Le taux de survie des patients subissant une greffe de poumon continue de s’améliorer. Le taux de survie un an après l’intervention est supérieur à 80 pour cent. Le taux de survie cinq ans après l’intervention est de 50 pour cent. Il y a vingt ans, ces chiffres étaient bien plus bas (OPTN/SRTR, 2011).
Les taux de survie varient en fonction des établissements. Lorsque vous recherchez un établissement pour vous faire opérer, il est important de vous renseigner sur les taux de survie.
Objet
La greffe de poumon est considérée comme une solution de dernier recours pour le traitement de l’insuffisance pulmonaire. D’abord, il conviendra d’explorer les autres traitements et la possibilité de changer son mode de vie
Pathologies pouvant endommager les poumons dans une telle mesure qu’une greffe de poumon serait nécessaire :
- maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)
- mucoviscidose.
- emphysème
- fibrose pulmonaire
- hypertension pulmonaire
- sarcoïdose
Risques
Une greffe de poumon n’est pas une intervention anodine. Elle présente de nombreux risques. Avant la chirurgie, votre médecin devra discuter avec vous des dangers de la procédure pour que vous soyez bien sûr que les avantages potentiels valent la peine d’essayer. Il est également conseillé de demander au médecin ce que vous pouvez faire pour réduire les risques.
Le risque le plus important d’une greffe de poumon est le rejet. On parle de rejet lorsque votre système immunitaire attaque le poumon du donneur comme s’il s’agissait d’une maladie. Un rejet sévère pourrait entraîner une insuffisance pulmonaire au niveau du poumon du donneur.
Des complications moins graves peuvent survenir à cause des médicaments utilisés pour empêcher le rejet. On appelle ces médicaments des immunosuppresseurs. Ils servent à réduire la réponse immunitaire de sorte que votre organisme est moins susceptible d’attaquer de nouveau poumon étranger . Cependant, les immunosuppresseurs peuvent vous rendre plus vulnérable aux autres infections, car c’est comme si votre organisme baissait la garde en quelque sorte.
Autres complications de la greffe de poumon (Clinique Mayo)
- saignements et formation de caillots
- cancer et autres affections malignes dus aux immunosuppresseurs
- diabète
- lésions rénales
- problèmes de digestion
- diminution des os (ostéoporose)
Il est important de suivre les instructions de votre médecin avant et après l’opération. Ceci peut vous aider à réduire les risques. Instructions probables du médecin : adopter un mode de vie sain (ne pas fumer et manger équilibré par exemple) et prendre ses médicaments sans en manquer aucune dose.
Préparation
Attendre le poumon d’un donneur peut être émotionnellement très difficile à vivre.
Lorsque vous avez passé les examens nécessaires et rempli les critères requis, vous serez ajouté à la liste d’attente pour pouvoir potentiellement bénéficier du poumon d’un donneur. Votre temps d’attente dépend des circonstances suivantes :
- la disponibilité d’un poumon compatible
- votre groupe sanguin
- la distance géographique entre le donneur et le bénéficiaire
- la sévérité de votre pathologie
- la taille du poumon du donneur
- votre état de santé général
Vous devrez subir de nombreux tests d’imagerie et en laboratoire. Il se que vous ayez besoin d’un soutien émotionnel et financier. Les médecins doivent être sûrs que vous êtes prêt à accepter les effets secondaires de la procédure s’ils se produisent.
Votre médecin vous donnera des instructions complètes sur la meilleure façon de vous préparer pour la chirurgie. Si vous attendez un poumon d’un donneur, il est préférable de préparer vos valises à l’avance. car vous pouvez être prévenu qu’un organe est disponible à n’importe quel moment. De même, il est important que vous teniez l’hôpital au courant de tout changement concernant vos coordonnées. Ils doivent pouvoir vous contacter dès qu’un poumon est disponible.
Vous serez averti dès que ce sera le cas. Il vous sera demandé de vous référer immédiatement à l’établissement qui effectuera la greffe.
Interventions
Lorsque vous arriverez à l’hôpital et quand votre poumon sera prêt à être greffé, vous commencerez la préparation pré-opératoire. Vous enfilerez une blouse d’hôpital, puis les médecins vous poseront une intraveineuse et vous serez mis sous anesthésie générale. Une fois l’anesthésiant injecté, vous serez profondément endormi. Vous pourrez reprendre vos esprits tranquillement en salle de réveil, avec votre nouveau poumon.
L’équipe chirurgicale qui s’occupe de vous insérera un tube dans votre trachée pour vous aider à respirer. Un autre tube sera introduit dans votre nez. afin de drainer le contenu de votre estomac. Un cathéter sera utilisé pour veiller à ce que votre vessie reste vide.
Il se peut aussi que vous soyez raccordé à un cœur-poumon artificiel. Cet appareil sert à pomper votre sang et à oxygéner votre sang à votre place pendant la chirurgie.
Au cours de l’opération, votre chirurgien effectuera une grande incision dans votre thorax. Par cette incision, votre poumon malade ou défaillant sera retiré. Votre nouveau poumon sera raccordé à vos voies respiratoires principales et à vos vaisseaux sanguins.
Dès que le nouveau poumon semble fonctionner correctement, l’incision sera refermée. Vous serez transféré dans une unité de soins intensifs pour vous remettre de l’opération.
Pour un seul poumon, cette procédure prend généralement entre quatre et huit heures. Pour deux poumons, cette procédure peut prendre jusqu’à 12 heures (NHLBI, 2011).
Suivi
Vous pouvez vous attendre à rester en soins intensifs pendant plusieurs jours après la procédure. Dans ce service, vos signes vitaux seront surveillés de près. Vous serez rattaché à un ventilateur mécanique pour vous aider à respirer. Des tubes seront également connectés à votre thorax pour drainer toute accumulation de fluide.
La durée totale de votre séjour peut aller jusqu’à trois semaines (mais vous pouvez sortir plus rapidement). Cela dépendra de la vitesse à laquelle vous récupérez.
Pendant les trois mois qui suivent l’opération, vous aurez des rendez-vous réguliers avec l’équipe qui s’occupe de vous dans le cadre de votre greffe. Ils surveilleront votre état de santé afin de détecter tout signe éventuel d’infection, de rejet ou d’autres problèmes. Vous devrez vivre temporairement à proximité du centre de greffe.
Avant de quitter l’hôpital, il vous sera donné des instructions concernant les soins à appliquer à l’endroit de l’incision. Vous devrez également suivre des restrictions précises et prendre les médicaments indiqués. La plupart du temps, les médicaments incluent un ou plusieurs types d’immunosuppresseurs, notamment :
- cyclosporines
- tacrolimus
- mycophénolate mofétil
- prednisone
- azathioprine
- sirolimus
- daclizumab
- basilecmab
- OKT3
Les immunosuppresseurs jouent un rôle important après une greffe. Ils contribuent à empêcher votre système immunitaire à attaquer votre nouveau poumon. Toutefois, ils vous rendent vulnérables aux infections et à d’autres problèmes éventuels. Discutez avec votre médecin de tous les effets secondaires possibles.
Votre prescription pourra également inclure :
- antifongiques
- antiviraux
- antibiotiques
- diurétiques
- médicaments anti-ulcère
La Clinique Mayo indique que c’est la première année suivant une greffe qui est la plus critique, car c’est pendant cette première année que surviennent, le cas échéant, les complications les plus graves (infections et rejets). Vous pouvez minimiser ce risque en suivant les instructions de l’équipe qui s’occupe de vous dans le cadre de votre greffe et en signalant toute complication éventuelle immédiatement (Mayo Clinic, 2010).