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Santé

Migraine chez la femme et l’enfant (4 ème partie)

Migraine chez la femme

Les trois quart des migraineux sont des migraineuses. Hérédité, génétique, hormones, les femmes sont en première ligne pour subir les assauts des crises migraineuses.

Il semble évident qu’il existe un lien étroit entre la vie hormonale de la femme et la maladie migraineuse qui expliquerait la forte prévalence féminine dans cette pathologie (3 femmes pour un homme).

D’autant plus qu’avant la puberté la parité entre filles et garçons face à la migraine est respectée.

Les choses se gâtent de façon très nette pour les filles à l’adolescence, entre douze et seize ans avec l’apparition de crises pour 10 à 20% d’entre elles.

Les jeunes filles qui démarrent leurs crises de migraine à la puberté seront plus particulièrement sujettes à des crises menstruelles dites cataméniales.
Ces indications ne doivent pas laisser penser que la migraine est une maladie hormonale. La vie hormonale des femmes est un facteur déclenchant des crises et un élément qui module la maladie au long de la vie : atténuation ou disparition des crises pendant la grossesse ou amélioration après la ménopause.

Les migraines pendant les règles : les crises cataméniales

Les crises de migraines liées aux règles peuvent intervenir de la veille de celles-ci jusqu’au dernier jour. Elles touchent jusqu’à 25% des femmes et les crises sont beaucoup plus douloureuses qu’à l’accoutumé pour 50% d’entre elles.

Les crises cataméniales sont plus intenses et plus longues que les crises classiques. Leur traitement doit être adapté à cette configuration particulière.

Il semblerait que ce soit la chute brutale du taux d’œstrogène lors des règles qui soit le déclencheur des crises en modifiant le seuil de susceptibilité neurovasculaire ou en augmentant la concentration en prostaglandine (neuro-hormone inflammatoire).

Une période de repos : la grossesse

On observe une période de repos, voir une disparition totale des crises durant la grossesse pour 80% des femmes. Il semble que ce moment de calme dans la vie des migraineuses soit essentiellement dû à la stabilisation du taux d’hormones.

De plus, il a été noté, chez les femmes migraineuses, une augmentation importante des endorphines (hormones naturelles qui interviennent dans la régulation de la douleur.

La pause ne dure que le temps de la grossesse, les crises peuvent reprendre dans les heures ou les jours suivant l’accouchement.

La ménopause : la fin du calvaire ?

Si vous êtes sujette à des crises cataméniales (liées aux règles) c’est bien l’une des bonnes nouvelles qui accompagne la venue de la ménopause : les crises disparaissent dans 100% des cas. Après avir subi une aggravation des crises dans la période de pré-ménopause.
Pour les autres migraineuses, on constate une disparition des crises uniquement dans 60 à 70 % des cas.

Migraine chez l’enfant

Les enfants aussi peuvent être atteints de migraine. Les symptômes sont toutefois différents de ceux de l’adulte : fatigue, nausées, mal de ventre, sont bien les signes de sa migraine. Alors surtout, écoutez-le et réagissez.

On estime que la prévalence de la migraine chez l’enfant est de l’ordre de 5%. Avant l’âge de 9 ans, le ratio est identique pour les garçons et les filles. Au-delà de cet âge une progression se dessine clairement pour les sujets féminins.

Les nourrissons aussi peuvent être touchés. Chez un très jeune enfant de moins de deux ans, les symptômes peuvent se manifester par une agitation, une pâleur de visage, des vomissements. Les pédiatres connaissent bien ces symptômes et pourront vous aider.

Handicapante chez l’adulte, la migraine engendre aussi de l’absentéisme scolaire chez les enfants, plus de deux fois plus que chez les non-migraineux.

Une migraine différente

Chez les enfants, les symptômes de la migraine sont un peu différents de ceux de l’adulte. Les signes digestifs et la pâleur prennent le dessus sur la douleur et empêchent souvent les parents de poser le diagnostic de migraine :

  • douleur plus souvent bilatérale que chez les adultes
  • durée courte des crises (parfois moins d’une heure)
  • nausées, vomissements (les “crises d’acétone” d’autrefois)
  • présence d’auras plus fréquente que chez l’adulte (et souvent plus élaborées)
  • cessation complète de la crise avec le sommeil

Un autre indice doit mettre sur la piste de la migraine : l’hérédité. Dans 70% des cas un parent atteint de migraine prédispose un enfant à être sujet à ce mal.

On notera également que les enfants migraineux souffriraient plus souvent que les autres (sans confirmation encore) de “mal du transport”, d’allergie et de somnanbulisme.

Des facteurs déclenchants identiques

Les facteurs déclenchants des migraines chez l’enfant sont les mêmes que chez l’adulte.
On retrouve :

  • une forte stimulation visuelle : cinéma, soleil, phares de voiture.
  • une forte émotion comme un conflit familial, l’approche d’une épreuve scolaire
  • un effort physique suite à une activité sportive
  • certains aliments : glaces, chocolat, frites, sodas caféinés…

Un traitement de fond est rarement utile pour les enfants. La relaxation et le sommeil sont des thérapies très efficaces. A condition d’avoir diagnostiqué la migraine pour pouvoir la prendre en charge. Ce qui n’est le cas que chez… 20% des enfants !

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