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Santé

Migraine : les facteurs déclenchants et les causes (2 ème partie)

Les facteurs déclenchants

La moitié des migraineux disent avoir identifié des facteurs déclenchants dans la survenue des crises. Ces facteurs sont multiples et variés dans leur origine et varient d’un patient à l’autre.

Les patients identifient, en moyenne, au moins quatre facteurs déclenchants, associés ou distincts.

Ces facteurs sont aussi variés par nature que propres à chacun :

  • le rythme de vie : changement de rythme comme les couchers tardifs ou les grasses matinées, travail prolongé à l’ordinateur, jeûne
  • les facteurs psychiques (signalés par 2/3 des migraineux) : stress, émotions, contrariétés
  • les facteurs alimentaires (signalés par ¼ des migraineux) : chocolat, aliments gras et frits, aliments en sauce, fromage, sel de glutamate (la “migraine du restaurant chinois”), boissons alcoolisées (notamment le vin blanc), certains médicament ou une sur-médicamentation
  • les facteurs environnementaux : froid, chaleur, grand vent, lumière odeurs, bruits
  • les facteurs hormonaux : migraine pré-menstruelle, chute d’oestrogènes, prise de la pilule

Même si les explications du rôle que jouent ces facteurs sur le déclenchement d’une crise sont encore imparfaites, il semblerait que tous ces facteurs engendrent une modification brutale du tonus vasculaire particulièrement sensible chez les migraineux.

Il faut toutefois modérer ce point de vue. Comme les mécanismes du déclenchement d’une crise sont encore, pour une part, méconnus, la connaissance et l’élimination ou la maîtrise de ces facteurs pourraient laisser penser que la disparition des crises est à la portée de chacun. En éliminant les facteurs, les crises disparaîtraient. Hélas, c’est une confusion qui mène souvent les migraineux à la désillusion et au découragement après l’échec des “stratégies d’évitement” des éléments déclenchants.

Il y a en effet une différence entre les facteurs déclencheurs, qu’il est de toute façon bon et même nécessaire d’identifier, et les causes profondes de la pathologie.

Les causes de la migraine

L’ancienne théorie “vasculaire” de dilatation des vaisseaux sanguins du crâne a laissé la place à une théorie “neuro-vasculaire”.

La théorie actuelle sur les causes de la migraine met au centre du phénomène deux paramètres essentiels : la sérotonine et le nerf trijumeau qui conduit les sensations nerveuses du crâne.

Le mécanisme serait le suivant. Sous l’influence d’un facteur déclenchant, la sérotonine serait subitement libérée en masse dans l’organisme et entraînerait à son tour une stimulation anormale des fibres du nerf trijumeau.

Cette stimulation provoque sur le nerf une libération de molécules vaso-actives (des neuropeptides).

Ces molécules engendrent une dilatation des artères méningées qui s’accompagne d’une inflammation des méninges avec passage de substances inflammatoires à travers la paroi des vaisseaux.

Cette inflammation produirait des messages nerveux transmis au cortex cérébral.

Cette théorie est à la base des nouveaux traitements de la crise de migraine, les triptans, qui agissent en bloquant le relâchement de la sérotonine dans l’organisme et en agissant comme vasoconstricteurs.

Le facteur génétique

Pendant longtemps, les antécédents familiaux migraineux étaient un facteur de diagnostic de la migraine. L’hérédité et la génétique sont donc soupçonnées de jouer un rôle important dans l’état des migraineux. On pense aujourd’hui, sans pouvoir l’expliquer, que les migraineux vivraient avec un “seuil migrainogène bas”. Le seuil d’excitabilité cérébrale plus bas chez les migraineux expliquerait leur plus grande sensibilité aux facteurs déclenchants sans effet sur les non-migraineux.

Le seuil de tolérance ou non à un facteur, l’importance ou non de la crise reposerait sur le capital génétique de chacun.

Et l’aura ?

Si l’on connaît encore mal les liens entre aura et migraine, on observe chez la moitié des migraineux un changement de débit sanguin qui serait la conséquence d’une réduction d’activité du cerveau.

On observe également que cette réduction se propage de l’arrière vers l’avant du cerveau, de l’aire de la vue (occiput) vers l’aire de la parole (tempes) et de la motricité (front), en passant par l’aire du tact (pariétal). Une progression que l’on retrouve dans l’apparition des symptômes de l’aura : troubles visuels, fourmillements, troubles de la motricité et du langage.

Les symptomes associés de la crise

En plus de la douleur située dans le crâne, on observe pendant une crise de migraine des symptômes associés :

  • des nausées et parfois des vomissements dus à une excitation du centre du vomissement situé dans la zone cérébrale ; ces manifestations font souvent penser aux migraineux que leur pathologie a pour origine la vésicule biliaire ou est une manifestation d’une “crise de foie”.
    Une confusion entretenue par le fait que beaucoup de facteurs dcélenchants des crises sont d’origine alimentaire (alcool, chocolat, etc.)
    Cette inversion de la cause et des effets peut conduire à une erreur de diagnostic qui retarde la prise en charge du migraineux, voire à des examens et à des intervetions inutiles
  • La plupart des crises de migraine n’ont pas non plus de cause oculaire bien que la crise entraîne des troubles de la vision
  • les douleurs du cou ressenties par beaucoup de migraineux leur font aussi penser que leur migraine est d’origine cervicale ; là non plus il ne faut pas confonde la cause et la conséquence; c’est la crise qui provoque une contracture musculaire pouvant durer jusqu’après la crise (les nerfs du cou sont connectés au nerf trijumeau).

Cela précisé, certaines migraines peuvent avoir une origine précise (défaut de denture, mauvaise correction visuelle, céphalées de tension…). Ces causes ne sont pas à exclure mais, dans la majeure partie des cas, le médecin peut directement poser un diagnostic de migraine sans examens complémentaires.

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