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La polio (poliomyélite) est une maladie très contagieuse causée par un virus qui attaque le système nerveux. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables au virus.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une infection par la polio sur 200 entraîne une paralysie permanente. Néanmoins, grâce au développement d’un vaccin antipoliomyélitique, la maladie a déjà été largement éradiquée. La plus récente étude de l’OMS, réalisée en 2010, faisait état de seulement 1 352 cas de polio dans le monde. (OMS)
Grâce au vaccin antipoliomyélitique, aucun cas de polio n’a été déclaré aux États-Unis depuis 1979. Des épidémies surviennent toutefois encore fréquemment en Afghanistan, au Pakistan et au Nigeria.
Types
Il existe trois types d’infections poliomyélitiques :
- infra-clinique : environ 95 % des cas de polio sont infra-cliniques et les patients peuvent ne pas présenter de symptômes. Cette forme de polio n’affecte pas le système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière) ;
- non-paralytique : cette forme, qui affecte le système nerveux central produit uniquement des symptômes bénins et n’entraîne pas de paralysie ;
- paralytique : il s’agit de la forme la plus rare et la plus grave de la polio ; elle entraîne une paralysie totale ou partielle du patient. Il existe trois types de polio paralytique : la poliomyélite spinale (qui affecte la moelle épinière), la poliomyélite bulbaire (qui atteint le tronc cérébral) et la poliomyélite spinobulbaire (qui attaque à la fois la moelle épinière et le tronc cérébral).
Un syndrome de post-poliomyélite est une complication qui peut survenir après qu’une personne a contracté le virus de la poliomyélite et s’en soit remise. Des symptômes du syndrome peuvent survenir jusqu’à 35 ans après une infection par le virus de la polio.
Causes
Le virus de la polio est souvent transmis d’une personne à une autre par la matière fécale. Les personnes qui vivent dans des régions où l’accès à l’eau courante et l’assainissement sont limités contractent fréquemment le virus en consommant de l’eau polluée par des déchets humains contenant le virus.
Le virus peut en outre se répandre par le biais d’eau ou d’aliments pollués, ou par contact direct avec une autre personne infectée. Selon la Clinique Mayo, le virus à l’origine de la polio est si contagieux qu’il est probable qu’une personne vivant avec une personne infectée sera infectée à son tour. (Mayo Clinic)
Les femmes enceintes, les personnes dont le système immunitaire est déprimé (comme les porteurs du VIH) et les jeunes enfants sont les plus vulnérables au virus de la polio. Si vous n’êtes pas vacciné(e), vous risquez de contracter la polio :
- en vous rendant dans une région ayant connu une récente épidémie de polio ;
- en vous occupant d’une personne atteinte de la polio ou en vivant avec une personne porteuse du virus ;
- en manipulant un spécimen de laboratoire du virus ;
- à l’occasion de l’ablation de vos amygdales ;
- un stress extrême, susceptible de compromettre le fonctionnement du système immunitaire.
Symptômes
Il arrive que la polio infra-clinique ne déclenche pas de symptômes perceptibles. En fait, selon certaines estimations, 95 % à 99 % des patients infectés ne présentent pas de symptômes. Dans les cinq pour cent de cas de polio où les patients présentent des symptômes, ceux-ci vont de bénins à graves. Les symptômes les plus graves, qui peuvent être fatals, sont ceux de la polio paralytique (la polio conduisant à une paralysie). Les patients atteints d’une forme de polio autre que paralytique éprouvent des symptômes bénins, de type grippal.
Polio infra-clinique
Lorsque les patients présentent des symptômes, dont la durée est généralement d’au plus 72 heures, et ils peuvent prendre les formes suivantes :
- maux de tête ;
- pharyngite et rougeur de la gorge ;
- légère fièvre ;
- vomissements ;
- inconfort général.
Polio autre que paralytique
La durée des symptômes de la polio non paralytique peut aller de deux à quatorze jours. Il s’agit notamment :
- de fièvre ;
- de maux de gorge en l’absence d’infection des voies respiratoires supérieures ;
- de maux de tête ;
- de vomissements ;
- de fatigue ;
- de réflexes anormaux ;
- des problèmes de déglutition et/ou respiratoires ;
- des douleurs et raideurs du dos, de la nuque et du cou, et notamment de la nuque et du cou lors de l’inclinaison de la tête vers l’avant ;
- des douleurs ou raideurs des bras et des jambes ;
- une sensibilité et des spasmes musculaires.
Polio paralytique
Les personnes atteintes de polio paralytique connaissent tout d’abord des symptômes associés à la polio non paralytique. Peu après, les symptômes suivants apparaissent :
- perte de réflexes ;
- douleurs musculaires et spasmes violents ;
- membres flasques et lâches, parfois d’un seul côté du corps, cela en raison de la faiblesse résultant de l’infection de la moelle épinière ;
- une paralysie subite (temporaire ou permanente) ;
- des déformations des membres (et notamment des hanches, des chevilles et des pieds en raison de faiblesses prolongées et du défaut de contention orthopédique) ;
Il peut arriver que la paralysie devienne totale, mais une telle évolution est néanmoins rare. Seuls un pour cent de tous les cas de polio entraînent une paralysie définitive. Cinq à 10 pour cent des patients atteints de paralysie décèderont lorsque la paralysie attaque les muscles qui contrôlent la respiration. (CDC)
Syndrome de post-poliomyélite
Symptômes du syndrome de post-poliomyélite :
- faiblesse musculaire et articulaire constante ;
- douleurs musculaires qui s’aggravent ;
- épuisement ou fatigue rapides ;
- perte de masse musculaire, également appelée atrophie musculaire ;
- des problèmes respiratoires et/ou de déglutition ;
- des problèmes respiratoires liés au sommeil (apnée du sommeil) ;
- de fréquentes sensations de froid ; ou
- de nouvelles sensations de faiblesse touchant des muscles jusqu’alors épargnés.
Diagnostic
Les médecins utilisent les symptômes décrits par le patient pour déterminer s’il est ou non atteint de polio. Lors d’un examen physique, un médecin peut remarquer la détérioration des réflexes, les raideurs du dos, de la nuque et du cou, ou la difficulté du patient à relever la tête lorsqu’il est couché sur le dos.
Pour diagnostiquer la polio de manière définitive, le médecin prélèvera un échantillon des sécrétions de gorge, des selles ou du liquide céphalorachidien (le liquide entourant le cerveau et la moelle épinière). L’échantillon est alors testé pour déterminer si le virus de la polio est présent et si les changements qui affectent les cellules du liquide céphalorachidien sont compatibles avec une méningite aseptique (une infection cérébrale).
Traitement
Il n’existe pas de remède permettant de guérir la polio. Les médecins peuvent uniquement traiter les symptômes au gré de l’évolution de l’infection. Traitements les plus courants :
- le repos ;
- des analgésiques pour combattre les maux de tête, les douleurs et les spasmes musculaires ;
- des antibiotiques pour lutter contre les infections des voies urinaires ;
- des ventilateurs portables pour faciliter la respiration ;
- de la physiothérapie et/ou des dispositifs orthopédiques pour faciliter la marche ;
- des coussinets chauffants ou compresses chaudes pour soulager les douleurs et spasmes musculaires ;
- une physiothérapie destinée à combattre la douleur éprouvée au niveau des muscles affectés ;
- une physiothérapie pour remédier aux problèmes respiratoires et pulmonaires, suivie d’une rééducation pulmonaire destinée à améliorer l’endurance pulmonaire du patient au fur et à mesure que les difficultés de respiration aiguës s’atténuent ;
- Dans les cas avancés de faiblesse des jambes, lorsqu’un patient éprouve des difficultés à marcher, il peut arriver qu’il ait besoin d’un fauteuil roulant ou d’un autre dispositif de mobilité.
Prévention
La vaccination est le meilleur moyen de prévenir la polio. Les enfants doivent être vaccinés contre la polio conformément au calendrier de vaccination des CDC tel qu’indiqué ci-après.
Il arrive parfois, bien que rarement, que les injections causent des réactions allergiques bénignes ou graves, et notamment :
- des problèmes respiratoires ;
- une fièvre élevée ;
- des vertiges ;
- de l’urticaire ;
- une enflure de la gorge ;
- un rythme cardiaque élevé.
Aux États-Unis, le risque, pour un adulte, de contracter la polio est relativement faible. Le risque le plus important concerne les personnes amenées à se rendre dans les régions où polio est toujours présente à l’état endémique. N’oubliez pas de vous faire administrer une série de vaccinations avant de voyager.
Calendrier de vaccination du centre américain de contrôle des maladies (Centers for Disease Control, CDC)
Âge
2 mois
Une dose
4 mois
Une dose
6 à 18 mois
Une dose
4 à 6 ans
Injection de rappel