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Les plaquettes sont des cellules sanguines. Elles jouent un rôle important dans la guérison des blessures. Elles aident le corps à former des caillots sanguins et à arrêter le saignement.
Les plaquettes de certaines personnes ne fonctionnent pas normalement. C’est ce qu’on appelle un trouble de la fonction plaquettaire. Ces troubles peuvent être soit héréditaires soit “acquis”. Les troubles acquis de la fonction plaquettaire peuvent être causés par des médicaments, des maladies ou certains aliments. Ils font partie des types des troubles sanguins les plus fréquents.
Plaquettes
Plaquettes
Les plaquettes collaborent avec des protéines appelées facteurs de coagulation pour aider le corps à arrêter le saignement après une blessure. En cas d’endommagement d’un vaisseau sanguin, les plaquettes sont les premières à intervenir. Elles forment plusieurs couches pour couvrir la lésion et bloquer l’écoulement de sang, et elles finissent par former un bouchon (caillot) temporaire. C’est la première phase de la coagulation sanguine. Les phases ultérieures renforcent le caillot, puis le corps s’apprête à cicatriser la plaie.
Quand une personne souffre d’un trouble plaquettaire, le caillot ne se forme pas correctement et le saignement dure parfois plus longtemps qu’il ne devrait. Les troubles plaquettaires peuvent également affecter les étapes ultérieures de la coagulation, ce qui peut être particulièrement dangereux après une blessure ou une chirurgie.
Causes
Ces troubles ont trois causes principales : certains médicaments, aliments et pathologies. Ils peuvent aussi être provoqués par des compléments alimentaires.
La fonction plaquettaire peut être affectée de différentes façons. Les signaux du corps destinés aux plaquettes peuvent changer. La capacité adhésive des plaquettes peut diminuer. Des dommages peuvent aussi affecter d’autres phases du processus de coagulation.
Les scientifiques ne comprennent pas toujours pourquoi ou comment la fonction plaquettaire est affectée. Cependant, ils sont en mesure d’observer les changements qui se produisent. Certaines substances affectent les plaquettes :
Traitements médicamenteux
- aspirine
- antidouleurs comme l’ibuprofène et le naproxène
- antihistaminiques
- antiasthmatiques
- Viagra
- Plavix et autres anticoagulants
- certains antibiotiques
- antidépresseurs et antipsychotiques
- médicaments de chimiothérapie
- médicaments pour réduire le taux de cholestérol (statines)
- inhibiteurs calciques
- nitrites dans les aliments comme la charcuterie et le bacon
- alcool
- cocaïne
Aliments et compléments alimentaires
- acides gras oméga 3 (huile de poisson)
- vitamine E
- ginkgo biloba
- ail
- gingembre
- clous de girofle
- angélique chinoise (dong quai)
- ginseng
- curcuma
- écorce de saule
Maladies
- syndromes myéloprolifératifs chroniques
- syndrome myélodysplasique
- leucémie
- maladie de von Willebrand acquise
- réactions auto-immunes
- purpura thrombopénique thrombotique-syndrome hémolytique et urémique (PTT-SHU)
- défaillance hépatique
- défaillance hépatique traitée par dialyse
- paraprotéinémie
- coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
- pathologies cardiovasculaires
Symptômes
Ils varient de légers à graves. Il peut s’agir notamment des suivants :
- contusions inexpliquées
- saignement léger provenant du nez, de la bouche ou des gencives
- règles abondantes ou prolongées
- saignement sous-cutané
- saignement dans les muscles et articulations
- présence de sang dans les vomissements ou les selles
- hémorragie interne
- pétéchies (petites taches rouges sur la peau)
Diagnostic
Plusieurs étapes sont nécessaires pour arriver à un tel diagnostic. Le médecin vous demandera si vous avez des problèmes de saignement. Il vous demandera aussi si vous prenez des médicaments ou des compléments alimentaires. Il est important de répondre honnêtement. Même des produits naturels peuvent affecter votre fonction plaquettaire.
Il pourra aussi commander des analyses de laboratoire pour déterminer des problèmes de saignement. Ces examens ont des fonctions différentes.
- Une formule sanguine complète (FSC) indique le nombre de cellules sanguines en fonction du type de cellule. Elle indique si vos niveaux de globules rouges, globules blancs et plaquettes sont normaux, et dans les proportions adaptées
- Le temps de prothrombine (TP) calcule à quelle vitesse votre sang se coagule.
- Le temps de thromboplastine partielle (TTP) est un autre test de la vitesse de coagulation du sang.
- Les tests de temps de saignement indiquent combien de temps il vous faut pour cesser de saigner après une blessure.
- L’étude des profils d’agrégation plaquettaire permet de vérifier l’adhésion et l’agrégation des plaquettes entre-elles.
- Une numération plaquettaire permet de compter vos plaquettes.
- Le dosage de l’azote uréique du sang et de la créatinine évalue la fonction rénale.
Le médecin pourra aussi recommander des tests de dépistage de maladies sous-jacentes susceptibles de provoquer des troubles de la fonction plaquettaire.
Traitement
Il existe un certain nombre de traitements. Le choix du traitement dépendra de l’intention du médecin. Veut-il :
- arrêter rapidement votre saignement ?
- traiter une pathologie causant un problème de coagulation ?
- réduire le risque de saignement pendant la chirurgie ?
Contrôle des saignements
Les médecins ont plusieurs options pour arrêter un saignement actif. Ils peuvent vous administrer une perfusion de plaquettes. Ils peuvent prescrire un facteur de coagulation pour permettre à votre sang de se coaguler plus facilement. Parfois ils prescrivent de la desmopressine (DDAVP). Ce médicament instruit le corps de libérer tous ses facteurs de coagulation potentiellement cachés, ce qui augmente rapidement, mais temporairement, votre capacité de coagulation.
Traitement des pathologies sous-jacentes
Si vous ne saignez pas activement, le médecin essaiera de prévenir de futurs saignements, et pour cela devra éliminer la cause de votre problème de coagulation. C’est potentiellement facile, s’il s’agit simplement de cesser de prendre un complément alimentaire ou un médicament. Cependant, il pourra aussi falloir diagnostiquer et traiter une maladie sous-jacente. Parfois, il n’est pas possible de traiter la cause du trouble plaquettaire, et dans ces cas, le médecin doit se concentrer sur la gestion des symptômes.
Réduction des risques de saignement avant une chirurgie
Si vous souffrez d’un trouble plaquettaire, parlez-en à votre chirurgien avant l’opération. Il est possible de minimiser votre risque de saignement. Le médecin pourra essayer d’accroître vos plaquettes et facteurs de coagulation naturels à l’aide d’un médicament. Dans les cas graves, il faut parfois aussi administrer une perfusion de plaquettes avant, pendant et/ou après l’intervention. Évitez de prendre de l’aspirine ou d’autres médicaments qui augmentent le risque de saignement.
Pronostic
Parfois, les problèmes plaquettaires sont facilement résolus. Il suffit d’éviter certains aliments, ou de substituer un médicament à un autre. Dans d’autres cas, le contrôle peut s’avérer plus difficile. Quand les problèmes plaquettaires sont causés par une maladie grave, le pronostic dépend de votre capacité de gérer cette maladie.